« Notre travail est de faire briller ceux pour qui nous travaillons dans l’ombre. »

ATTACHEE DE PRESSE. Interviews, avant-premières, sorties de films : après plusieurs mois d’arrêt total et forcé d’activités dû au Covid-19, Diana Bolzonello Garnier retrouve avec confiance et plaisir les coulisses de son métier d’attachée de presse indépendante.
Aux États-Unis, ils sont à la seconde près. Une minute de trop et hop, terminée l’interview, conspué, le journaliste. A Paris -attention cliché- ils versent parfois dans Le Diable s’habille en Prada. En Suisse, en toute subjectivité, nos attachés de presse ont du talent et du cœur. Diana Bolzonello Garnier en est l’un des plus chaleureux exemples, elle qui murmure à l’oreille des célébrités depuis plus de vingt ans maintenant.
Ombre et lumières.
Elle est celle par qui les films, et non les scandales, arrivent. Cheveux courts à la Jean Seberg, les pieds nus repliés sous ses jambes, celle que tout le monde appelle sobrement « Diana » raconte avec passion son métier d’attachée de presse, dans lequel elle est un peu tombée par hasard il y a trente ans, elle qui se destinait à l’édition.
Un stage qui se présente chez Flammarion, une opportunité qui s’ouvre à la 20th Century Fox, les années 1990 « où l’on a le temps de laisser un film s’installer un mois », de la rigueur et beaucoup de travail, Diana ne quittera plus le cinéma. Ou peut-être est-ce l’inverse.
Elle n’œuvre pas seule. A ses côtés se tient son partenaire à la ville comme à l’écran Eric Garnier, main invisible et essentielle à leur entreprise, dont ils souffleront vingt bougies en février prochain et qui retrouve enfin ses activités depuis quelques mois.
« Ces deux dernières années ont tout chamboulé, reconnaît-elle. Il faut redonner envie aux gens d’aller au cinéma, les rassurer, mais je suis confiante. Des films comme Dune et James Bond servent de locomotives et permettent au public de redécouvrir le bonheur que représente le fait de voir un film sur grand écran. Qu’on arrête de nous dire que tout est fini à cause des plateformes, le cinéma reste unique ! ».
Son sourire est chaleureux, son enthousiasme sans faille. C’est d’ailleurs l’une des émotions essentielles au métier d’attaché de presse.
Empathie, écoute, sens de l’organisation.
Cahier des charges : organiser les interviews, les avant-premières, faire venir comédiens et réalisateurs, gérer leur journée, répondre aux médias. « Il faut beaucoup d’empathie pour faire ce métier, précise finement la Genevoise. Il faut aimer les gens, savoir écouter, être organisé. Et se dire qu’il y a toujours une solution à tout ! » Elle rit et on devine toute la subtilité de son métier.
Jean Dujardin, Albert Dupontel, Valérie Lemercier, plus récemment Jean-Stéphane Bron et ses Cinq nouvelles du cerveau, Diana les accompagne tous. « Nous avons en Suisse d’excellents cinéastes et une presse qui aime les défendre ». Sa voix est douce, précise. « Notre métier consiste à faire briller les choses tout en restant dans l’ombre. C’est la définition d’Éric. » La définition-même de tous ces beaux métiers qui font du cinéma le 7ème de tous les arts.
Le coup de chapeau de Diana Bolzonello Garnier.
« A mon mari, Eric. Il a toujours été là, il m’a toujours soutenue et continue à m’encourager. Il fait en sorte de m’aider à aller dans la direction que je souhaite. Sans lui, la société n’existerait pas. »
Elsa Duperray
LA BOUCLE
QUELQUES CHIFFRES
1990 – Début dans le monde du cinéma, à Genève, à la 20th Century Fox.
1997 – Nommée Directrice Marketing à la 20th Century Fox. Premier budget : la sortie de TITANIC.
2002 – Naissance de leur fille Luna et le début de l’aventure en tant qu’indépendante.
2007 – Création de la société Bolzonello Garnier Sàrl.
Portrait publié dans le magazine de cinéma suisse romand Avant Première, numéro d’octobre 2021.